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24 novembre 2020

Les clés de Noël et du gui l'An neuf en Périgord

Les clés de Noël et du Gui l'An neuf en Périgord.


"Le Petit Jésus".- An neuf ou gui l'an neuf qu'on appelait dans les hameaux des tertres de Lalinde en Dordogne Le premier de l'An. Ici pas de réveillon et pas de mise en scène pour accueillir le Père Noël avant le milieu de la décennie 1960. Jusque là on est humble, le temps du Noël marchandisé n'a pas atteint ces terroirs. Et d'ailleurs on ne parle pas exclusivement du Père Noël. On dit aussi jusqu'au début des années 1960 "le petit Jésus" à propos du visiteur de la fameuse nuit. "Si tu n'es pas sage le petit Jésus ne passera pas", disait ma grand-mère. L'expression renvoyait forcément aux usages de son enfance, fort ancienne pour nous aujourd'hui, puisqu'elle était née en 1897 et alors on ne parlait pratiquement pas du Père Noël dans le Périgord d'antan puisque l'homme à la houppelande rouge et à la barbe blanche a été popularisé dans l'Entre-deux-Guerres seulement. On parlait du Petit Jésus comme visiteur et porteur des rares cadeaux. Goursaud dans son livre La société rurale traditionnelle en Limousin a ainsi raconté l'usage relativement récent des cadeaux apportés par le Père Noël: " En 1900, l'usage pour les enfants de placer, la veille de Noël, leurs sabots dans la cheminée, était devenu à peu près général, mais il était récent. En effet, la plupart des personnes nées avant 1880 que j'ai pu interroger m'ont toujours affirmé que cette coutume était inconnue dans leur enfance. Les gâteries déposées dans les sabots par le petit Jésus (il n'était évidemment pas question du Père Noël) étaient d'ailleurs très ordinaires: quelquefois une orange, mais le plus souvent une pomme que l'on choisissait bien rouge, quelques pralines (...)"

Un genièvre décoré.- Pas plus d'ailleurs qu'on ne décorait les maisons, sapins et guirlandes s'installent progressivement après la seconde guerre mondiale. Et encore timidement. Dans la maison d'enfance près de Lalinde  (Dordogne) le sapin était un genièvre, rarement un jeune pin. Mon grand-père se souvenait du premier sapin chichement décoré qu'il avait vu, c'était pendant l'Occupation, dans un stalag en Silésie où il était prisonnier de guerre. Le genièvre, dans la maison familiale, était décoré simplement de nœuds de papier de chocolat, de rubans de tissu, au pied, une crèche en santons, assez ancienne puisqu'arrivée dans la famille par mon arrière-grand-mère maternelle,  que nous montions chaque année avec un plaisir certain. Nous en commencions la construction autour de Sainte Lucie (13 décembre) pour la démonter une fois passé la Chandeleur (2 février) !

 

 

Légende: Le parvis de l'église de Pontours (Dordogne) en 2002 décoré pour une cérémonie de mariage. Deux piniers (genièvres) ou sapins des brandes, ou arbre de la joie, encadrent la porte, une jonchée traditionnelle est jetée sur le sol. Les sapins des brandes sont souvent les arbres de Noël en Périgord.

 

Quant aux cadeaux, ils furent rares jusque dans les années 1960. Généreux en chocolats, oranges, toujours un livre, mais très rares en jouets. En Berry, Mic Baudimant appelle le genièvre, cette plante des pelouses calcaires,  « le sapin des brandes » qui est très présent dans les maisons au début du XXè siècle et qu’il qualifie aussi « d’arbre de la joie» parce qu’il est un élément du décor festif dans tous les moments de fête et notamment pendant les comices agricoles. En Périgord, le genièvre est constitutif du décor des mariages, il est dressé à l’entrée des églises et décoré de fleurs, il habille  (habillait) les salles du banquet, là aussi orné de fleurs en papiers et de rubans de couleurs. (Tant que les salles des banquets de mariage étaient les granges des fermes jusque vers 1970, avant qu'elles ne se transportent dans les salles des fêtes sans âme et sans goût).  On évoque aussi les piniers. En Périgord il était d'usage de planter deux piniers pour encadrer la porte de l'église où allait se dérouler un mariage ou pour encadrer l'entrée d'un chemin ou d'une route menant à la maison des mariés. Le mot pinier désigne invariablement un genièvre ou un jeune pin. Autre végétal jouant un rôle dans la période, c'est l'aubépine appelée buisson blanc en Périgord. Il était d'usage, en Périgord de planter une branche d'aubépine sur le tas de fumier, le Premier de l'an, pour "engraisser" le fumier, le rendre riche, fertile, et espérer ainsi de bonnes récoltes.

 

La messe de minuit.- Noël est évidemment ponctué par la messe de minuit qui sera vraiment dite à minuit jusqu'à il y a une trentaine d'années. Dans mes jeunes années en Périgord elle était peu prisée, les églises loin des hameaux, c'était une pratique religieuse des femmes et des enfants qui allaient et venaient sur de longues distances, plusieurs kilomètres, sur des chemins de campagne et des chemins forestiers avec un falot pour tout éclairage. Lorsque nous rentrions dans le froid de cette nuit, nous n'avions aucune envie de nous mettre à table, nous rêvions d'un lit chaud et d'un lendemain qui révélerait un probable cadeau, même modeste, déposé au pied du genièvre. Bien sûr on brûlait la bûche, une grosse bûche (lo sucho de nadal), mais c'était simplement pour qu'elle tienne le feu après le souper, le temps du retour des femmes et des enfants de la messe de minuit. Il était d’ailleurs d’usage de balayer le tablier de la cheminée, un nettoyage préparant  la venue du Père Noël la nuit du 24 décembre. En Berry; Mic Baudimant évoque plus longuement la messe de minuit qui était souvent dans les domaines agricoles le fait des hommes dans des terroirs où la pratique religieuse était familiale. Les femmes demeurant à la maison pour préparer le souper d’après-messe. Jean-Louis Quériaud, collecteur d'usages en Charente Limousine note que "on balayait la maison avant d'aller se coucher"

 

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24 novembre 2020

la Rubrique de Sylvette

 

SYLVETTE

 

 "la rubrique de Sylvette"

à la Sainte Catherine tout prends racine 

Almors nécessité pas comme moi demain planter !!!

Les 4 PERIGORD

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